Il faut en convenir, le procédé reflète un aspect inquiétant et, de plus, la fréquence avec laquelle il est employé trahit les intentions de Flaubert, et nous permet sans doute déliminer ce qui aurait pu être considéré comme purement accidentel lors de la rédaction du roman. On sen voudrait de ne pas mentionner également lépisode où Arnoux apparaît à point nommé et interrompt le duel entre Frédéric et Cisy p 230. Dans ce cas particulier, on serait plus enclin à accepter la coïncidence à cause du caractère comique de la scène. Lon pardonne bien des choses dans des pages qui veulent amuser. Ne pourrait-on aussi ajouter, puisque nous avions parlé plus haut doptique théâtrale, que ce passage préfigure la technique cinématographique dont se nourrit aujourdhui la production de second ordre? Je suuis sensible à ton art, toi qui faisais une thèse une réfléxion sur le Talent, je pense que tu as lart décrire. Force de son style dans de grands romans comme Mme Bonjour, cher! comment allez-vous? Hussonnet est là-bas! Ecoutez donc? Frédéric sexcusait, Mme Arnoux reconnut sa voix et lui souhaita le bonjour à travers la cloison, car sa fille était indisposée, elle-même souffrante ; et lon entendait le bruit dune cuiller contre un verre, et tout ce frémissement de choses délicatement remuées qui se fait dans la chambre dun malade. Puis Arnoux disparut pour dire adieu à sa femme. Il entassait les raisons :
À propos, voyez-vous toujours comment donc lappelez-vous? cet ancien chanteur. Delmar?
Quelque temps après, il lui reprocha davoir été la veille aux Italiens, sans le prévenir. Dautres lavaient vue, admirée, aimée peut-être ; Frédéric sattachait à ses soupçons uniquement pour la quereller, la tourmenter ; car il commençait à la haïr, et cétait bien le moins quelle eût une part de ses souffrances! Cet épisode se déroule en boucle comme la promenade des deux garçons dailleurs. Au début, ils se saluent par des embrassades et à la fin se séparent après une longue étreinte. La nuance dans la manifestation affective est significative du renouvellement et de lintensité de leur attachement après cette rencontre. Leur circuit est, lui aussi, répétitif et limité dans lespace comme leur rencontre lest dans le temps : Et ils continuèrent à se promener dun bout à lautre des deux ponts qui sappuient sur lîle étroite, formée par le canal et la rivière. Cette clôture temporelle et spatiale montre bien que cette scène, dans sa brièveté est, en fait, une parenthèse importante et symbolique pour les deux garçons. Frédéric, jeune bachelier, nourrit le projet de faire son droit à Paris. Mais il doit retourner chez lui, à Nogent-sur-Seine, pendant deux mois. Il prend donc le bateau, le Ville-de-Montereau, le 15 juillet 1840. Là, il fait la connaissance dun amateur dart, éditeur de lArt industriel, Jacques Arnoux, et de son épouse, que le jeune diplômé remarque, faisant naître des sentiments inconnus de lui jusque là. De retour à Paris, il erre lamentablement. Ses études capotent. Il fait la connaissance de Rosanette, dite La Maréchale, femme entretenue qui, disons, va le divertir.. Mais un heureux hasard lui fait revoir Jacques et, bien sûr, la délicieuse Marie.. 17 Valeur qui est aussi, en un sens, celle du Nous nous serons bien aimés qui précède et du Ces
Ces bonnes gens qui dorment tranquilles, cest drôle! Patience! un nouveau 89 se prépare! On est las de constitutions, de chartes, de subtilités, de mensonges! Ah! si javais un journal ou une tribune, comme je vous secouerais tout cela! Mais, pour entreprendre nimporte quoi, il faut de largent! Quelle malédiction que dêtre le fils dun cabaretier et de perdre sa jeunesse à la quête de son pain! Et tous profitèrent de loccasion pour tonner contre le Socialisme, dont M. Dambreuse était mort victime. Cétait le spectacle de lanarchie et son dévouement à lordre qui avait abrégé ses jours. On exalta ses lumières, sa probité, sa générosité et même son mutisme comme représentant du peuple, car, sil nétait pas orateur, il possédait en revanche ces qualités solides, mille fois préférables, etc, avec tous les mots quil faut dire : Fin prématurée, regrets éternels ; lautre patrie, adieu, ou plutôt non, au revoir! Cela, dailleurs, était complètement impossible, nayant que trois mille francs de rente! Il ne pouvait loger toujours au quatrième, avoir pour domestique le portier, et se présenter avec de pauvres gants noirs bleuis du bout, un chapeau gras, la même redingote pendant un an. Non, non! jamais! Cependant, lexistence était intolérable sans elle. Beaucoup vivaient bien qui navaient pas de fortune, Deslauriers entre autres ; et il se trouva lâche dattacher une pareille importance à des choses médiocres. La misère, peut-être, centuplerait ses facultés. Il sexalta, en pensant aux grands hommes qui travaillent dans les mansardes. Une âme comme celle de Mme Arnoux devait sémouvoir à ce spectacle, et elle sattendrirait. Ainsi, cette catastrophe était un bonheur après tout ; comme ces tremblements de terre qui découvrent des trésors, elle lui avait révélé les secrètes opulences de sa nature. Mais il nexistait au monde quun seul endroit pour les faire valoir : Paris! car, dans ses idées, lart, la science et lamour ces trois faces de Dieu, comme eût dit Pellerin dépendaient exclusivement de la Capitale. Frédéric lui demanda si elle ne viendrait pas cette année à la Fortelle. Mme Dambreuse nen savait rien. Il concevait cela, du reste : Nogent devait lennuyer. Les visites augmentaient. Cétait un bruissement continu de robes sur les tapis ; les dames posées au bord des chaises, poussaient de petits ricanements, articulaient deux ou trois mots, et, au bout de cinq minutes, partaient avec leurs jeunes filles. Bientôt, la conversation fut impossible à suivre, et Frédéric se retirait quand Mme Dambreuse lui dit Mais je vous répète que non! Pouvez-vous croire que, moi, avec mes besoins dintelligence, mes habitudes, jaille menfouir en province pour jouer aux cartes, surveiller des maçons, et me promener en sabots! Dans quel but, alors? On vous a conté quelle était riche, nest-ce pas? Ah! je me moque bien de largent! Est-ce quaprès avoir désiré tout ce quil y a de plus beau, de plus tendre, de plus enchanteur, une sorte de paradis sous forme humaine, et quand je lai trouvé enfin, cet idéal, quand cette vision me cache toutes les autres Alinitiative de Mme François qui a prêté tous les décors et personnages, le foyer rural de Maine-de-Boixe a invité les enfants du regroupement pédagogique Cellettes Maine-de-Boixe à venir Oh! je le crois, avec un amour comme le vôtre! Faites excuse, on a oublié au comptoir de porter le fiacre. Quelquefois, ils entendaient tout au loin des roulements de tambour. Cétait la générale que lon battait dans les villages, pour aller défendre Paris. .